Ma famille Afghane
La suite
Lycéens et apprentis au cinéma 2023-2024
Cadre et regard
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Réunie devant le poste de télévision, la famille prend connaissance du même événement : la mort d’Oussama Ben Laden, tué par les forces spéciales des Etats-Unis, le 2 mai 2011. Confrontés aux mêmes images, les réactions sont pourtant différentes. La séquence pose la question du regard dans une alternance de plans des membres de la famille avec ceux de la télévision dont l’écran visible provoque un effet de surcadrage. Le surcadrage est souvent associé à un regard à distance, enfermé dans des représentations stéréotypées (Basic instinct, Herra au volant dans la voiture) ou dans une impuissance inquiète (le regard d’Herra sur la mère de Maad).
De la ville à la chambre
De l’espace intime à la ville (chambre-maison-ville), les lieux principaux du film – comme emboîtés l’un dans l’autre – établissent une alternance extérieur/intérieur et un changement d’échelle particulièrement intéressants. Chaque lieu définit une attitude et une façon d’être différente, notamment pour le couple Herra-Nazir. La maison sur les hauteurs de Kaboul, présentée comme un lieu protégé et accueillant, ne peut pourtant échapper aux tensions qui viennent de l’extérieur, et la chambre du couple se fait souvent chambre d’écho des événements de la journée. Cet emboîtement, lié à la chronique, devient l’expression d’une tragédie intime, familiale et collective dans la séquence de la mort de Nazir.