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To be or not to be

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Lycéens et apprentis au cinéma 2024-2025 - Film choisi par le comité des lycéens

De l'acteur au personnage

To Be or Not to Be propose une réflexion passionnante sur le lien entre l’illusion et la réalité dans la manière dont il met en scène la rencontre entre acteur et personnage. Carole Lombard (Maria Tura), Jack Benny

(Joseph Tura) et Felix Bressart (Greenberg) ressemblent parfois étrangement aux personnages qu’ils incarnent. Lubitsch utilise leur personnalité (ou tout au moins l’image qu’en a le public) pour la mettre

au service de son propos.
Qui est cette femme qui met une robe du soir pour jouer une prisonnière et qui se livre à une joute verbale avec

son mari acteur ? Est-ce Maria Tura ou Carole Lombard, actrice mariée à Clark Gable, qui a su allier glamour et talent
comique sous la direction de Gregory La Cava ou d’Alfred Hitchcock ?

Est-ce Joseph Tura ou Jack Benny, acteur comique qui avait créé pour la radio un personnage d’acteur vaniteux

et mesquin, qui cabotine et rend le monologue d’Hamlet à la fois ridicule et burlesque ?
Et cet acteur qui se lamente de ne pas pouvoir donner l’étendue de son talent avant d’interpréter brillamment la tirade de Shylock, est-ce Greenberg ou Felix Bressart, éternel second rôle et complice fidèle de Lubitsch,

déjà présent dans Ninotchka et dans Rendez-vous ?
Ces points de rencontre entre acteurs et personnages estompent la frontière entre illusion et réalité,

et donnent un niveau de lecture supplémentaire.

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La comédie hollywoodienne

Le film s’inscrit dans le genre de la comédie hollywoodienne, qui a acquis ses lettres de noblesse avec des réalisateurs comme Frank Capra (New York-Miami, Vous ne l’emporterez pas avec vous), George Cukor (Vacances, Indiscrétions)

ou Howard Hawks (L’Impossible Monsieur Bébé, La Dame du vendredi). L’histoire du genre est liée à celle d’Hollywood

avec des dates marquantes comme la naissance du parlant (1927) et la mise en place du code de censure (1934).

À partir de films fondateurs (New York-Miami est souvent considéré comme point de départ), le genre a évolué et a généré la comédie burlesque, la comédie de moeurs ou encore la sex comedy, dont le maître incontesté est Lubitsch.
Il n’est pas rare que les comédies portent en elles des touches de tragédie ou des rappels à la réalité (par exemple

dans Sylvia Scarlett de Cukor, avec le suicide du père de l’héroïne, ou dans New York-Miami qui donne à voir

les ravages de la crise économique de 1929). Lorsqu’ils s’emparent d’un genre, les grands réalisateurs hollywoodiens apportent leur univers d’auteur, leurs obsessions thématiques et leur style cinématographique. To Be or Not to Be

ne fait pas exception à la règle et Lubitsch, tout en utilisant les figures du genre (intrigue amoureuse contrariée, quiproquos

et retournements de situation), y apporte sa touche personnelle avec des dialogues savoureux et percutants, une maîtrise parfaite des déplacements des comédiens entre le champ et le hors-champ, et une utilisation judicieuse des ellipses.

La scène

Dans To Be or Not to Be, tous les lieux sont susceptibles de devenir des espaces de représentation, qu’ils relèvent au départ

de la sphère intime ou de l’espace public.
La rue, le théâtre ou le siège de la Gestapo deviennent des scènes éphémères, avec un public clairvoyant ou manipulé, où se jouent les différentes intrigues de la petite et de la grande histoire : une actrice joue son propre rôle romancé devant son soupirant, un second rôle devient Hitler,
un cabotin rejoue la même scène en changeant de rôle…

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