Ma famille Afghane
République Tchèque / France / Slovaquie / 2021 / 96' / Animation 2D / Couleur
Lycéens et apprentis au cinéma 2023-2024
L'histoire
Kaboul, Afghanistan. Herra est une jeune femme d’origine tchèque qui, par amour, décide de tout quitter pour suivre celui qu’elle a rencontré sur les bancs de l’université de Prague et qui deviendra son mari, Nazir. Témoin et actrice du quotidien de sa nouvelle famille, Herra voit son existence bouleversée par l’arrivée de Maad, un orphelin qui deviendra son fils. La jeune femme tente de réaliser son rêve de bonheur et de faire coexister quête de liberté et équilibre de sa relation conjugale…
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Fiche technique
Réalisation Michaela Pavlátová
Scénario Ivan Arsenjev, en collaboration
avec Yaël Giovanna Lévy
Producteurs Kateřina Černá, Petr Oukropec, Ron Dyens, Peter Badač
Direction artistique Michaela Pavlátová
Supervision d’animation Michaela Tyllerová
Son Niels Barletta, Régis Diebold, Grégory Vincent, Mathieu Z’Graggen, Jan Čeněk
Montage Evženie Brabcová
Musique originale Evgueni et Sacha Galperine
L’image et le titre
C’est une image qui fait référence au début du film ; lorsqu’une famille unie, posant pour une photographie de groupe, témoigne de l’accueil d’Herra, épouse du fils. La composition témoigne d’un équilibre familial par l’harmonie des couleurs et des postures. Leur position met en évidence une certaine organisation qui peut suggérer l’importance accordée à chaque personnage dans le récit, elle permet également d’identifier les différents sous-ensembles de la famille élargie. Au premier plan, les personnages invitent à imaginer un récit pluriel dans lequel chacun est finement caractérisé, comme en témoigne l’identité propre des traits des visages ou des regards. «Afghane», la famille est inscrite dans un décor (présence du mur délimitant la cour de la maison sur les hauteurs de Kaboul et vue sur toute la ville). Ces éléments en arrière-plan ancrent le récit dans un territoire, mais aussi dans un rapport entre espace intime et ville. La simplicité de l’image est une illustration littérale du titre français, Ma famille afghane. On peut relever qu’elle n’est pas exactement la reprise d’une image du film, car on y trouve Maad, assis près de sa mère adoptive. La présence de l’enfant est importante, son rôle dans le parcours d’Herra est d’ailleurs mis en évidence par le titre en langue anglaise,
My Sunny Maad.
Michaela Pavlátová
Sorti en France le 27 avril 2022 et récompensé notamment du César du meilleur film d’animation et du Prix du jury au Festival d’Annecy, Ma famille afghane est le premier long métrage d’animation de la réalisatrice et scénariste tchèque, Michaela Pavlátová.
Née le 27 février 1961 à Prague, elle est diplômée de l’Académie des Arts, de l’Architecture et du Design de Prague en 1987. Après ses études, Michaela Pavlátová commence sa carrière de réalisatrice de films d’animation, avec un premier court métrage, Etuda Z Alba. Son oeuvre est composée de courts métrages, souvent récompensés, qui lui ont rapidement offert une reconnaissance internationale. Ils abordent les thèmes du couple, de la communication ou de la sexualité. Son style est marqué par une diversité des approches graphiques et esthétiques. Elle a également réalisé deux longs métrages en prise de vues réelles (Jeux infidèles et Enfants de la nuit). Parallèlement à son travail de réalisatrice, Michaela Pavlátová dirige le département animation de la FAMU, l’Académie du Film de Prague depuis 2016. Elle est une des figures du renouveau du cinéma d’animation tchèque.
Personnages
Ma famille afghane est un film qui accorde une attention particulière aux personnages. Le parcours du personnage principal intègre, sans jamais les négliger, les destins de tous les membres de la famille. Herra est la narratrice du film, celle qui raconte son histoire, une histoire composée d’autres destins. La jeune étudiante tchèque est en quête d’attaches, c’est auprès de Nazir, dont elle est très amoureuse, et au sein de sa famille qu’elle entend trouver sa place. L’intimité du couple qu’elle forme avec Nazir, sa solidité malgré les épreuves et les incompréhensions, constituent un des fils narratifs majeurs du récit. La famille nucléaire qu’ils parviennent à former avec Maad témoigne de leur amour bienveillant. Le petit garçon, curieux, sensible et obstiné, constitue la lumière du film, celle qui guide le parcours d’Herra. La maison fait cohabiter plusieurs générations ainsi que des destins différents. On peut d’abord citer la mère de Nazir, marquée par des deuils et qui veille sur le foyer, et le grand-père - mémoire de la ville et de la famille - caractérisé par sa capacité à communiquer et à transmettre. Freshtah, Kaiz et leurs enfants représentent une famille plus conflictuelle dont le destin est marqué par la fuite de Roshangol et ses conséquences (séparations et départs). Chronique d’un quotidien soumis aux événements heureux ou tragiques qui nouent et dénouent des liens affectifs forts, Ma famille afghane fait une grande place à l’expression des sentiments de chaque personnage. Ainsi, l’animation de leurs traits simples leur insuffle à chacun une âme singulière.