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En liberté

La suite

Lycéens et apprentis au cinéma 2022-2023

Feu d’artifices

 

Faisant entendre plusieurs fois le bruit caractéristique d’un projecteur pour relancer sa machine à histoires, En liberté ! affirme clairement être

du cinéma et non la réalité, aspect que la plupart des films cherchent à faire oublier au spectateur pour lui permettre d’entrer dans l’histoire

et de s’identifier aux personnages. Dans son film, Pierre Salvadori fait au contraire le choix d’assumer l’artificialité de la fiction et n’hésite pas

à la souligner par ses choix esthétiques. On notera par exemple l’hilarante extravagance des costumes en latex que l’on croise à plusieurs reprises.

Plus subtilement, on remarquera aussi le travail effectué au niveau de la lumière. Si celle-ci est parfois très réaliste, elle s’autorise par instants

— dans la scène du jardin qui conclut le film, par exemple — des petites digressions fantastiques. Dans le cinéma de Salvadori, le faux est parfois

le meilleur chemin pour faire advenir la vérité.

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Au centre de l’écran, une porte close,
et une voix féminine qui soudain conclut : « Voilà, c’est fini. »
Le générique d’ouverture d’En liberté !est à peine commencé que déjà la fin de séance est sonnée !
Pierre Salvadori joue avec le spectateur et son désir d’histoire.
Une voix enfantine se fait le porte-parole de ce dernier — « Oh non, encore cinq minutes, pitié, pitié maman ! » — et réussit à se concilier les bonnes grâces de la mère en question.
Un bruit de projecteur se fait alors entendre. L’histoire et le film peuvent reprendre, si ce n’est commencer.
Et soudain, la porte explose en morceaux et laisse passer un homme, arme à la main. Mise en lien avec le petit jeu installé par le réalisateur autour du vrai-faux départ du film, l’arrivée du personnage ne correspond pas seulement à l’entrée d’un policier dans un laboratoire de drogue clandestin. C’est aussi un héros qui traverse l’écran et s’avance vers les spectateurs.
C’est le cinéma et ses histoires qui déboulent avec fracas dans la salle. L’annonce d’un film, qui s’ouvre à peine, et qui s’attachera précisément à explorer la place, précieuse et irremplaçable, que la fiction occupe dans nos existences.

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Pour aller plus loin

 

Cinq films qui ont inspiré Pierre Salvadori :
Sérénade à trois (1933) d’Ernst Lubitsch, DVD et Blu-ray, Elephant Films.
La Fille de la cinquième avenue (1939) de Gregory La Cava, DVD, Éditions Montparnasse.
La Garçonnière (1960) de Billy Wilder, DVD et Blu-ray, Rimini Éditions.
Princess Bride (1987) de Rob Reiner, DVD et Blu-ray, 20th Century Fox.
Mary à tout prix (1998) de Bobby et Peter Farrelly, DVD et Blu-ray, 20th Century Fox.
Deux albums

Bazbaz café (2016) et Manu Militari (2019) de Bazbaz,
le compositeur de la musique du film.

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